Les étoiles meurent, et mes yeux pleurent;
Les étoiles pleurent et mes yeux meurent;
La lune rie, de son visage moqueur;
Les ténèbres sont de retour, j'en ai bien peur.
[ ... ]
Peut-etre n'ais-je fui la noirceur de ces nuits que par peur. Peut-etre par peur d'abandonner ce qu'il me restait de lucidité pour m'évanouir, tel ces soupirs qui me sont si familiers .
Oui, peut-être par peur de devoir laisser l'Inconscient reprendre le dessus. Oui, j' ai fui .
Mais alors, qu'elle fugue.
N'aurais-je jamais cru pouvoir être le fugitif de ma propre âme ?
N'aurais-je jamais cru pouvoir m'égarer dans les profondeurs de mes pensées, aussi sombres fussent-elles ?
Non, fuir ne fut pas si simple. Cette échapatoire ne m' aura préservé qu'un court instant de plus de ma propre folie. Un autre subterfuge pour prolonger cette torpeur.
Sénescence de mon etre, décadence de mon sourire, démence sentimentale.
Je pensais avoir changé, pourtant je n'ai pas avancé, je me suis figé à l'instant où je t'ai rencontré, et j' ai compris. Je songe parfois à entraver mon coeur, sacrifice en vertu duquel jamais plus l'on ne m' atteindra. N' est-ce finalement pas déjà fait?
Depuis toi, cela a recommencé, à deux reprises, moins intensément. N'est-ce pas la preuve que l'entrave fonctionne ? Pourtant tu es toujours là, à me hanter. Pourtant, et c'est à l'image des Tonneaux des Danaïdes, rien n'est acquis et tout m'échappe. Je fuis.
Tout n'est qu'interrogation, le temps seul est la réponse .
Ceci n'est que l'empreinte de ma pensée, rien qu'une trace chronologique .
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Spin, Robert Charles Wilson. |